On a quitté Tahuata au soleil couchant le 24 mars avec un petit 15 nœuds dans les fesses, tout ce qu’il fallait pour arriver vite – trop vite – à Ua Pou. Départ sous voiles en papillon, soleil droit devant tombant à l’horizon, c’était magnifique.

Un incroyable rayon bleu est venu illuminer notre fin de journée.

Mer douce pour commencer, puis une petite houle du nord s’est invitée sur tout le trajet pour notre plus grand inconfort … on a roulé, roulé, roulé, avec des airs tout mous pendant la nuit. On avançait même pas à 3 nœuds .. ! Du coup, à 3 h du mat, on a tout affalé et mis le moteur en route pour les 3 dernières heures du trajet, nous permettant de remplir les cuves d’eau potable et dessalée.

Gros bug découvert pendant la nuit : l’hydrogénérateur ne fonctionne pas ! Dès qu’on le met à l’eau, l’hélice se serre et se bloque. Ça veut dire obligation de mettre le moteur ou le générateur en route pour recharger les batteries quand on est en traversée … pas cool ! Espérons qu’on trouvera le moyen de réparer à Nuku Hiva, on croise les doigts !

Wouahou de tristesse … quelle sécheresse !

Sinon de Ua Pou, voilà le tout petit aperçu du jour : on est arrivé au petit matin le soleil se levant le long des côtes d’une ile très escarpée, le bord de l’eau est tout en falaise brunes, striées de langues de roche rouge et grise. Les cailloux semblent avoir explosé de chaud, et la rare végétation qui pousse vert sur cette terre se niche dans le fond des criques. Entre les caps rocheux, l’ile semble très vallonnée, ça monte et ça descend dans tous les sens, avec plein de pitons de basalte qui pointent vers le ciel. C’est sec. Méga sec. Whouah Houuu de stupeur teintée de tristesse … ! La majeur partie des arbres, plutôt petits, sont blancs, serrés les uns contre les autres, presque morts. De rares feuillages de faux-acacia très légers tentent de survivre à cette chaleur qui déferle dès que le soleil se lève.

Un banc de dauphins vient nous régaler de pirouettes et sauts dans les vagues pour nous accueillir, on adore ! Quelques pêcheurs observés en mer sur leur petite pirogue vah’a, leur tête émergeant à peine au-dessus de l’eau. Ils sont à peine visibles, nous rappelant qu’une veille active est toujours nécessaire autour des îles.

Pour nous aussi la pêche est bonne : un fou (dont l’hameçon s’est pris dans son bec et dans son aile) qu’on réussit à libérer, et un thon Yellow Fin qu’on refuse de remettre à l’eau ! 2 kg de filets sont stockés maintenant au frigo !!

On pose l’ancre dans la baie de Hakaotu à 7h45, et voilà deux marquisiens qui rentrent de leur séance matinale avec deux énormes thons dans leur tout petit bateau. A peine vidés à terre, les deux thons sont chargés sur le 4×4 et emmenés « à la ville » pour y être vendus. Ville que nous ne connaissons pas encore bien évidemment. Ua Pou c’est 2’200 habitants, un territoire de 100 km2, avec un petit aérodrome au nord de l’ile. Elle est réputée pour sa population de chevaux sauvages (ils appartiennent tous à quelqu’un, mais vivent en liberté et se gèrent sans l’aide de personne ; la reproduction n’est pas contrôlée, et comme les voitures ont largement remplacé les chevaux, ils commencent à être trop nombreux), sa pierre fleurie, et pour le talent des sculpteurs qui travaillent cette pierre très particulière. On la croirait incrustée de petites inflorescences brunes ou vertes.

Après un bon petit dèj : à la sieste ! bien méritée après notre nuit très entrecoupée. Et puis dans l’après-midi, on va à terre pour tenter de rencontrer les gens qui vivent là, un couple très sympa parait-il, mais on ne trouve personne. La petite balade nous emmène quelques kilomètres plus loin et plus haut, au milieu d’un paysage végétal lunaire, paysage inhabité et assez hostile de par sa sécheresse. Les citrons sont tout petits sur les arbres, les pamplemousses tout pareil, cette île manque d’eau, c’est évident. On entend de rares oiseaux, quelques chèvres, c’est hyper silencieux. On se demande comment la vie peut croître et se développer dans ces conditions.

Marchant dans cette fournaise, on identifiait les traces de quelques animaux passés par là, et je me souviens de notre petit moment partagé hier avec une famille de marquisiens à Tahuata : ils nous racontaient comment ils chassent le cochon. Là où nous imaginions des heures de marche dans la nuit, eux nous ont relatés des heures d’attente aux abords des gros manguiers dans la forêt. Leur technique très simple : rester silencieux et immobiles là où les cochons viennent se nourrir, et dès qu’ils les entendent se régaler de mangues, ils arment leur fusil, allument la lampe torche et tirent la bête qu’ils peuvent sélectionner. Plus efficace qu’avec un chien (qui lui ne choisira pas le cochon le plus dodu) et moins fatiguant qu’une traque …

Le soleil termine sa course à l’horizon, rien entre lui et nous hormis une infinie distance libre de tout, pas un nuage dans le ciel, juste Myriades dans la crique, et nous dessus, petites poussières d’étoiles.

Wouahou joyeux ! que c’est beau !

26 mars, pour une fois je me réveille tôt, il n’est pas 6h. Et je réalise qu’on est dimanche ! Dimanche, c’est potentiellement LE jour de messe au village, l’occasion d’approcher un peu la population (en mode observation) et participer à un moment de vie commune. C’est aussi le seul moment où l’île est un peu active, après c’est repos dominical pour tout le monde et activités en famille. Donc toute gaillarde, je monte crier au Cap « on lève l’ancre », avant même d’avoir piqué une tête dans cette eau bleu-canard intense, pour que nous puissions rallier au plus vite le village de Hakahetau.

On quitte notre petite baie sans tristesse, nous y avons trouvé du calme et rien d’autre.

Cap au nord-ouest de Ua Pou, et en longeant le rivage, tout à coup les collines s’ouvrent et s’écartent laissant émerger un piton rocheux, puis, deux, puis quatre en forme de dents pointues, presque des minis-Cervin pour certaines. C’est majestueux, c’est magnifique. La vision est fugace et les pitons disparaissent derrière le prochaine relief.

On arrive au village. Les flancs des collines autour de la baie de Hakahetau sont flanqués de bois courts et morts, des têtes de cocotiers émergent de-ci-de-là ; le feuillage vert foncé des tamanus, les tous, les manguiers bordent le rivage de galets noirs. Les rouleaux formés par la houle du nord viennent s’écraser sur la plage noire, striant l’horizontalité de leur écume blanche. Le petit clocher rouge de l’église catholique pointe vers le ciel au milieu de la végétation.

En arrière-plan, les incroyables pitons de basalte aperçus plus tôt nous accueillent avec une incroyable majestuosité : Teevaiohami (670m), Pouakei (1035m), Oave (1230m) et Poutoake (464m) entourent le fameux Poumaka qui culmine à 980m. Poumaka de loin ressemble à une silhouette humaine, drapée, les mains tendues vers l’avant sous son manteau, le regard tourné au nord vers le large, contemplant Nuku Hiva. Sur les 6 pics phonolitiques visibles sur les photos, Poumaka est le troisième depuis la droite. Nous irons certainement lui rendre visite de plus près !!

Il est 10h30 en ce dimanche matin, et nous avons petit-déjeuné à la marquisienne : viande et patates, haha ! l’épicerie offre des plats à l’emporter après la messe, alors nous avons suivi le mouvement général, et commandé notre kai-kai local. Brochettes de poulet grillées et frites (pas cuites…). On a même trouvé du pain, et une famille d’agriculteurs qui nous livrera quelques légumes demain, génial !

Un peu de géologie, parce que c’est très particulier ici

A l’heure où j’écris, je suis raide et fatiguée de notre rando du jour, alors j’ai l’inspiration en panne … Du coup, je vous serre un peu de culture et de connaissances, issues des panneaux informatifs proposés par la commune de Hakahetau, petit village devant lequel Myriades est ancré le temps de la balade. Ça roule trop ici, on fait des allers-retours entre le village et une petite crique bien abritée plus au sud.

Je m’y colle, je vous transfuse les infos, et demain je vous raconterai la rando, magnifique !!

La plupart des îles de Polynésie française sont nées d’une phénomène géologique appelé « point chaud ». Ainsi, comme les autres archipels, les Marquises forment un alignement d’îles volcaniques anciennes, orienté selon une direction allant du S-E au N-W.

A l’inverse des autres archipels polynésiens et iles marquisiennes, Ua Pou se distingue par la présence en grande quantité d’une roche volcanique particulière, la phonolite (du grec phonos = son, sonore, cette roche “résonnant” sous les coups de marteau du géologue), qui confère aux sols de l’île une teinte plus claire, contrairement à celle, sombre ou rougeâtre, plus commune ailleurs. Les laves phonolitiques occupent près de 65% de la surface de l’ile tandis que les laves basaltiques, si caractéristiques des iles volcaniques du Pacifique, n’en couvrent que 27%.

Conformément à la théorie de la tectonique des plaques, la lithosphère océanique se déplace sur une couche plus profonde, solide et visqueuse, du manteau terrestre, durant des dizaines de millions d’années. Au-dessus d’un point fixe, le « point chaud », sorte de chalumeau géant, une montée magmatique plus superficielle perfore la croûte terrestre en donnant naissance à un volcan, d’abord sous-marin puis aérien.

Ce phénomène se renouvelle au fil du temps, générant des alignements de volcans de plus en plus anciens et inactifs à mesure qu’ils s’éloignent vers le N-W.

Ua Pou est une île haute volcanique, de 105 km2 de superficie, dont l’édification s’est réalisée sur près de 2.5 millions d’années. Elle possède un relief escarpé, peu modifié par l’érosion, et ne présente aucun récif corallien émergé sur son pourtour.

Des falaises plongent dans la mer jusque dans les fonds sous-marins et sont constamment érodées par les courants du Pacifique Sud.

Les crêtes sont séparées par de profondes vallées débouchant sur des baies dans lesquelles sont localisés les principaux villages. Le village de Hakahetau se situe au NW de l’ile. Le village principal de l’île, Hakahau, se situe au nord de l’île.

Une douzaine de gigantesques pics forment les points les plus élevés de l’île : Oave (1203m), Pouakei (1 034m), Matahuena (1028m), Poumaka (979m), Poufetainui (970m), Poutemoka (683m).

Contrairement aux autres iles marquisiennes, comme Ua Huka, Fatu Hiva, Hiva Oa ou Tahuata, Ua Pou ne possède pas de “caldeira” bien marquée – cette fameuse dépression volcanique circulaire -, mais une chaîne centrale (comme une grosse ride) d’où sont sortis ces fameux pics phonolitiques.

Et comme l’ensemble des îles de Polynésie, sous l’action de l’érosion et de la subsidence, l’ile se transformera progressivement en île basse, puis en guyot sous-marin, mais pas en atoll du fait de l’absence de récifs coralliens dans ce secteur.

D’où proviennent ces pitons pointus ?

Les laves les plus anciennes retrouvées sur l’ile datent d’environ 4 millions d’années (Ma) mais une grande partie de l’activité se serait produite entre 2.9 et 2.4 Ma, par des émissions successives de laves basaltiques, phonolitiques, et de lahars (des coulées de boues d’origine volcanique).

Si le basalte est produit, par une fusion partielle du manteau terrestre, la phonolite provient de la lente cristallisation et de l’évolution du magma basaltique lors de son stockage dans une chambre magmatique.

Les pitons colossaux de Ua Pou se sont donc formés à partir d’un magma évolué, très visqueux et relativement chaud, qui a créé des sortes d’aiguilles ou “protrusions”, au cours de la seconde phase éruptive, à partir de 2.3 Ma, dans la zone volcanique centrale.

Et comment se sont formés les fameux « cailloux fleuris » ?

Au contact de l’atmosphère, la partie externe des aiguilles de phonolite, encore chaude et visqueuse, a rapidement refroidi, en formant une sorte de “croûte”. Les gaz, emprisonnés à l’intérieur de cette lave, se sont évacués en fumerolles par des fractures.

Durant leur passage, ces fumerolles gazeuses chaudes (environ 700°C) ont emporté des éléments chimiques, comme le calcium et le fer, avec d’autres minéraux magmatiques, et ont permis la cristallisation d’amas de « fleurs » de grenats jaunes, riches en ces éléments, sur les bordures des protrusions.

 Le reste du « caillou fleuri », de couleur brunâtre, est constitué de verre volcanique altéré, formé par un refroidissement brutal de la phonolite. On trouve des équivalents de ces curiosités naturelles ailleurs dans de monde, comme en France (dans le Massif Central) ou en Ethiopie, mais la roche initiale et la nature des « fleurs » sont différentes. Ainsi, les phonolites à grenats de Ua Pou sont les seules connues à avoir développé ces fameux “cailloux fleuris”, si prisés des sculpteurs et joailliers.

 

Et la rando alors ?

Mardi on s’est donc mis en route de bonne heure et de moyenne humeur : 7h15 nous étions déjà à terre, petit-dèj roboratif avalé, sacs sur les dos, chaussures de rando bien lacées, mais … sous la pluie. Ce matin-là, le ciel est gris, chargé, on voit à peine les pics qui sont l’objectif de notre balade du jour.

Au programme : une boucle de 12-13 kilomètres sur un sentier non balisé pour nous rendre au pied du Poumaka (qui domine la baie avec ses compères, et culmine à 979 m) et savourer en chemin la vue sur la canopée, la mer et au loin Nuku Hiva, avec 700m de dénivelé positif à venir ; la balade devrait nous prendre 5 heures avec les pauses. Il fait déjà très chaud malgré les nuages.

On s’engage sur la route qui file derrière l’église, on grimpe gentiment jusqu’à l’élevage de chèvres où 7 d’entre-elles sont abattues sous nos yeux et seront découpées ce matin pour satisfaire les besoins de la communauté, et nous passons notre chemin, en route vers notre Poumaka pluvieux. On interroge une-deux personnes en route pour leur demander ce qu’elles pensent de la météo et de notre rando, et elles nous répondent que si en arrivant au col le sol est sec, alors on pourra descendre de l’autre côté, la forêt ne sera pas glissante. Si non, retour à la case départ. On a quitté la route cimentée depuis un bon moment et nous marchons sur une piste de terre brune, caillouteuse et herbeuse, sur laquelle des voitures ont bien laissé leurs empruntes. Le terrain est facile jusqu’au captage, bassin de rétention d’eau en hauteur, à partir duquel on s’enfonce dans la jungle locale.

On marche sous les arbres de toutes dimensions, il y a les fameux banians (ficus prolixa) qui s’élancent dans le ciel et le rejoignent à 30m au-dessus du sol, il y a les tou-s (arbre de fer ; tiens, je ne sais pas si on met des -s- au pluriel des mots polynésiens ?), des avocatiers, des pinus, des pandanus et leurs feuilles qui vous scient les pattes, des mapé-s (châtaigniers polynésiens) et leur tronc très particulier (des contreforts se développent tout autour du tronc, et étaient utilisés « autrefois » par les habitants pour transmettre les informations en frappant leurs minces parois, afin de faire résonner un battement -comme un tambour- dans la vallée ou sur la mer), … une grande variété végétale verte, luxuriante, abondante.

Le dénivelé est agréable à aborder, assez vallonné, on entend peu d’oiseaux, juste le vent dans les feuilles et le ploc ploc des gouttes de pluie, quand ce n’est pas un grondement sourd qui annonce le prochain rideau d’eau.

La pente s’accentue, on foule un sol de feuilles vertes, puis de palmes de cocotiers, puis de feuilles de pandanus, et ensuite un tapis d’aiguilles de pin, pour finalement grimper presque à quatre-pattes à la « verticale » dans un tapis de fougères (chaque fois qu’on lève le pied, on le pose devant l’autre à la hauteur de notre genou et on grimpe on grimpe on grimpe), le long des arêtes qui se succèdent pour parvenir finalement au sommet de la colline (700m) d’où s’élance le mur vertical de phonolite de 300 mètres de haut : le mont Poumaka. Une espèce de géant de pierre qui nous domine de toute sa hauteur ; de loin, il a la silhouette d’un homme/d’une femme sous un grand manteau très long, la tête portée de manière altière haut en-dessus de ses épaules. On découvre en arrivant à son pied qu’il a en fait deux têtes.

Petite halte au sommet, pour admirer ce paysage splendide, cette canopée qui s’étend à nos pieds, mariant tous les verts possibles. A l’horizon, le Pacifique indolent s’étend inlassablement, et Nuku Hiva se devine à 50km de là, sous son couvert de nuages.

 

On attaque la descente, et tout le chemin jusqu’au fond de la vallée se fait sur une succession de lignes de crêtes, où nous marchons sur un sentier tout étroit, avec des parois en à-pics qui nous bordent de chaque côté. Heureusement pour moi, elles sont couvertes de végétation, fougères, arbres, racines, … ce qui me permet d’éviter d’avoir le vertige et de trop baliser … c’est raide ! on descend parfois en rappel le long des cordages installés par la commune sur le parcours dans les endroits verticaux.

 

Le chemin vers la plaine est plus facile, les cuisses commencent quand-même à chauffer puisque la pente reste importante, et on se réjouit à l’avance d’arriver au bateau pour savourer une baignade avant la salade.

Sur le retour, on s’arrête chez Manfred, le « Schoko-Man » de Ua Pou. C’est un allemand arrivé ici il y une trentaine d’année, qui s’est lancé dans la culture et la fabrication du chocolat avec sa chérie marquisienne. On passe une heure et demi à l’écouter nous raconter sa vie, drôle de personnage. Et puis on goûte évidemment son chocolat, et on repart avec quelques tablettes dans le sac. Impératif de rentrer vite au bateau, le choco se ramollit sérieusement au-delà de 30 degrés.

Dernier plaisir (et le plus grand !!) sur la route du retour : une cascade !! on nous avait dit qu’il y avait peu d’eau, mais on découvre avec bonheur qu’il y en a suffisamment pour se rafraichir et même se baigner ! Ni une ni deux, on se dessape, on garde nos chaussures de marche aux pieds, et on rentre dans l’eau fraîche et douce avec un immmmmmmmense bonheur ! Oh que c’est bon ! on serait presque prêts à refaire la rando avec l’énergie que nous procure cette petite baignade inattendue, et les quelques carrés de chocolat dégustés plus haut …

Retour sur Myriades en début d’aprèm, après les 5 heures de marche prévues, la satisfaction et le plaisir d’être montés tout là-haut, le régal pour les yeux, et la joie dans le cœur. Quelle chance nous avons, merci la Vie !

Il est temps de replonger dans l’eau salée cette fois, avant de lever l’ancre et retourner dans notre petite baie abritée à 3 miles au sud, sans houle et sans vent, pour une fin de journée au calme. En route !

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